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Au Bénin, l’opposante Reckya Madougou a-t-elle été placée en détention provisoire par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme sur ordre de la chancellerie ? C’est en tout cas ce que dénonce un juge de cette Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.
Sur RFI, Essowé Batamoussi témoigne. Ce magistrat, membre de la chambre des libertés et de la détention de la Criet, vient de démissionner de la Cour. Il a fui le Bénin par crainte de représailles, dit-il. Il affirme que la Cour a reçu des « instructions » du pouvoir politique, qu’elle n’est pas indépendante.
Toutes les décisions que nous avons été amenées à prendre l’ont été sous pression. Je citerai la dernière, celle qui a vu le placement de Reckya Madougou, en détention donc. Dans ce dossier nous avons été sollicités par la chancellerie, car le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention. Ce n’était pas la première fois. Il y a eu pas mal de dossiers où nous avons reçu des instructions de la chancellerie.
Essowé Batamoussi, magistrat, membre de la chambre des libertés et de la détention de la Criet
Les autorités béninoise, sévèrement mises en cause, ont répondu ce lundi matin. Séverin Quenum, le ministre béninois de la Justice, se défend de toute intervention dans le dossier Madougou. Il dénonce une manipulation politique.
Ce magistrat je ne le connais pas et je ne lui ai jamais parlé, bien qu’étant le garde des Sceaux qu’il met en cause. Vous savez bien que Madougou et ses alliés politiques dit de l’opposition radicale, jurent par tous les dieux que l’élection du 11 avril n’aura pas leu. Ils souhaitent provoquer une insurrection destinée à mettre un terme au mandat du président en exercice.
Séverin Quenum, le ministre béninois de la Justice
La premier tour de l’élection présidentielle est prévu pour ce dimanche 11 avril.