Kinshasa accueille, à partir de ce samedi 3 avril et ce, jusqu’à lundi, un nouveau round de négociations autour du chantier de construction du barrage de la Renaissance. Les ministres égyptien, éthiopien et soudanais des Affaires étrangères seront présents.
L’Éthiopie construit sur le Nil, depuis 2011, le plus grand barrage d’Afrique. Le Soudan et surtout l’Égypte craignent un impact sur leurs réserves vitales en eau. Le président congolais Félix Tshisekedi a pris la présidence de l’Union africaine (UA) en février et va, à son tour, tenter de trouver une sortie de crise.
Depuis sa prise de fonction à la tête de l’UA, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a montré un intérêt certain pour ce dossier hautement sensible. Le président congolais s’est rendu en Égypte, début février, puis en Éthiopie. Il a accueilli, à Kinshasa, la présidente éthiopienne ainsi que plusieurs ministres soudanais. Mais sa tâche s’annonce délicate.
Dossier brûlant
La dernière fois que l’UA avait mené des pourparlers, c’était en janvier. Ils avaient rapidement échoué, les participants ne s’entendant même pas la question de qui pouvait participer au dialogue. Le dossier est d’autant plus brûlant que la rhétorique est on ne peut plus tendue entre les différents acteurs alors que le chantier du barrage, terminé à 79% est dans une phase cruciale, celle du remplissage du réservoir dont la première phase a été réalisée l’an dernier.
« Personne ne peut prendre une goutte d’eau à l’Égypte »
En début de semaine, le Premier ministre éthiopien a déclaré que son pays ne voulait pas faire de mal à ses voisins mais qu’il ne voulait pas non plus rester dans l’obscurité. Abiy Ahmed avait donc annoncé la seconde phase du remplissage pour juillet et avait précisé ne pas vouloir attendre la fin des négociations sinon la saison des pluies allait passer et l’Éthiopie perdrait un milliard de dollars par an.
Dans la foulée, le chef de l’État égyptien avait prévenu que si le réservoir était rempli sans accord, il y aurait une instabilité « comme personne ne peut l’imaginer. Personne ne peut prendre une goutte d’eau à l’Égypte », avait déclaré le général al-Sissi.