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Un peu comme son héroïne, Annie Lulu a le sourire de la Mer Noire et l’ironie des Grands Lacs, mais ça s’arrête là. Elle aussi est le fruit d’une palabre entre un verre de vodka et un bol de kinkéliba, mais ça s’arrête là.
Née d’une mère roumaine et d’un père congolais, Annie Lulu s’est d’abord aventurée sur des terres philosophiques avant de s’immerger dans un océan de langues et d’imaginaires aboutissant parfois à un pays nommé : Littérature. Prise amoureusement dans un tissage fait de multiples bouches qui parlent français, roumain, lingala ou swahili, elle publie c/o Julliard La Mer Noire dans les Grands Lacs. Un premier roman remarqué où le monologue croise le collectif et où la conscience politique supplante la haine de soi. Tissage et métissage avec des phrases qui disent le monde, comme page 85 où il est écrit «faudrait qu’on raconte, pour qu’un jour les gens sachent ce que c’est qu’être le rare enfant d’un Noir dans une province du monde où la lune est encore pleine de pogroms.
Les choix musicaux d’Annie Lulu
Dimba Diangola Fuma
Monika Lakatos Romanimo
Grégory Porter Liquid Spirit