Un deuil de trois jours a été décrété par la société civile de Beni à la suite de l’attaque qui a coûté la vie à 6 personnes ce mercredi 24 mars sur l’axe routier Beni-Kasindi, dans la province du Nord-Kivu. Elle visait des véhicules transportant des marchandises. Face à l’insécurité grandissante sur cette route, les camionneurs ont déclenché une grève et réclament plus de protection.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
L’attaque n’a pas été revendiquée mais a été attribuée aux combattants de la rébellion d’origine ougandaise ADF. Durant l’attaque, qui a eu lieu entre 8 heures et 10 heures du matin, deux véhicules ont été ciblés. L’un revenait de Kasindi, la frontière avec l’Ouganda et l’autre de la ville de Beni. Les véhicules ont été déchargés avant d’être incendiés. Certains occupants sont morts calcinés et un rescapé blessé est actuellement pris en charge à l’hôpital.
Suite à l’attaque, les chauffeurs ont décidé de suspendre toutes activités sur cet axe pour protester contre l’insécurité grandissante. De son côté, la société civile locale accuse l’armée d’être intervenue en retard. Elle dit ne pas comprendre comment ces hommes armés n’ont pas été repérés alors que l’attaque s’est déroulée dans la matinée.
Elle exige donc des enquêtes crédibles et demande particulièrement au commandant de l’opération militaire Sokola 1 de déployer un dispositif particulier sur ce tronçon très fréquenté.
Troisième attaque de l’année
C’est la troisième attaque de ce type depuis le début de l’année sur cet axe routier. Toujours avec le même mode opératoire : véhicules pillés et calcinés. Au total, 11 personnes dont 4 chauffeurs et leurs passagers ont perdu la vie au cours de ces attaques.
Une rencontre entre l’association des chauffeurs, la société civile et les autorités est prévue ce dimanche à Beni pour évaluer la situation.
► À lire aussi : RDC: au moins 22 morts dans une attaque dans le Nord-Kivu