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Il y a un an, Paris-Nice avait été la dernière course du calendrier mondial avant que la planète se confine. Douze mois plus tard, l’édition s’est élancée de Saint-Cyr-l’École ce dimanche 7 mars avec un protocole sanitaire strict. L’Irlandais Sam Bennett de la formation Deceuninck-Quick Step s’adjuge la première étape de cette édition et prend le maillot de leader.
Saint-Cyr-l’École, envoyé spécial
Au-dessus du café le Balto à Saint-Cyr-l’École, sur leur petit balcon, deux gamins regardent la première étape de Paris-Nice s’élancer. La « course au soleil », qui marque la première grande course à étapes sur le sol européen, se déroule en petit comité.
Loin de l’ambiance de fête
Difficile désormais pour le public d’approcher les coureurs, ce n’est pas la foule des grands jours. Il y a presque autant de personnes devant la boulangerie du quartier que le long de la barrière placée à une distance raisonnable pour respecter la bulle sanitaire. « Ce n’est pas ça le vélo que j’ai connu, glisse assez désolé un ancien coureur. Normalement c’est la fête ! » Quelques minutes plus tard, madame la maire de Saint-Cyr-l’École salue au micro l’événement. « C’est une bouffée d’oxygène dans une période de contraintes », dit-elle lunette de soleil sur le nez, emmitouflée dans son manteau. De rares administrés sont à l’écoute.
Aujourd’hui, un coureur doit faire un test PCR six jours avant le début de l’épreuve et ensuite un nouveau quarante-huit heures avant le départ. Derrière leur masque, leur lunettes et leur casque, on a l’impression que les Daft Punk ont fait des émules. Seul un vrai spécialiste est capable de reconnaître le Slovène Primož Roglič, numéro un mondial, grand battu du Tour de France et vainqueur du dernier Tour d’Espagne, qui fait son grand retour à la compétition lors de ce Paris-Nice.
Une obsession : protéger les coureurs
Il y a un an, Paris-Nice était la dernière épreuve dans le monde avant le long confinement. La course n’est jamais arrivée à bon port, mais s’était terminée le samedi 14 mars au sommet du col de La Colmiane, dans les Alpes-Maritimes. « On faisait attention à ne plus se serrer la main et à mettre du gel », se souvient un suiveur. Les masques n’existaient pas et personne ne soupçonnait de tels dégâts dans la vie des gens. « Désormais, on entre dans une bulle sanitaire avant la course pour protéger les coureurs. C’est compliqué, mais on fini par s’habituer. Les coureurs sont tellement heureux de faire leur métier alors que d’autres ne peuvent plus faire de compétition », raconte l’attaché de presse de l’équipe française B&B Hôtels p/b KTM.
« Je te salue de loin », lance un confrère journaliste à un autre confrère. Désormais, plus question d’aller côtoyer les coureurs au pied de leur bus ou à leur hôtel. Les rendez-vous médiatiques sont organisés juste avant le départ avec port du masque et distance sociale. Et le journaliste doit montrer pattes blanches au médecin de l’organisation avec un test PCR de moins de 72 heures. L’heure n’est pas au relâchement.
« On a le droit de continuer alors on ne doit pas trop se plaindre »
« Il y a eu des progrès de fait même si nous sommes encore dans une situation spéciale, témoigne le coureur Jonathan Hivert de l’équipe B&B Hotels p/b KTM. On a le droit de continuer alors on ne doit pas trop se plaindre car il y a des sports toujours à l’arrêt. C’est contraignant pour tout le monde et le public doit être certainement déçu de ne pas pouvoir nous approcher. On doit faire toujours attention de rester à l’écart. Les tests PCR, c’est carrément devenu une habitude ».
En fin d’après-midi, sous un soleil rasant, l’Irlandais Sam Bennett de la formation Deceuninck-Quick Step s’adjuge la première étape de cette édition si particulière et endosse le maillot de leader. C’est bientôt le moment du couvre-feu et les rues de Saint-Cyr-l’École sont presque désertes. Pour l’heure, l’incertitude liée à la situation sanitaire est de mise sur le prochain week-end et le final niçois. Il y a douze mois, la pandémie n’en était alors qu’à son début…