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Au Mozambique, Palma, petite ville portuaire du Cabo Delgado, victime d’une attaque coordonnée d’un groupe jihadiste actif dans la province depuis plus de trois ans. Le groupe qui se fait appeler localement Al-Shabab a lancé son attaque mercredi et a pris le contrôle de la ville vendredi soir. Le nombre de victimes parmi les habitants est incertain. Depuis mercredi, ils sont des milliers à fuir la zone où des combats seraient en cours.
Selon des sources locales relayées par deux chercheurs, l’armée mozambicaine serait en train de reprendre le contrôle maison par maison. Le groupe jihadiste se serait retirer en laissant quelques hommes pour retarder la progression des militaires.
Sept morts officiels
Seul bilan officiel pour le moment, celui donné dimanche soir par Omar Saranga, porte-parole du ministère de la Défense : « Les forces de défense et de sécurité sont au regret d’annoncer que sept personnes sont mortes parmi un groupe de citoyens qui tentait de fuir l’hôtel Amarula. Leurs véhicules ont été pris en embuscade par les terroristes. Nous menons en ce moment même des opérations pour venir à bout de certains foyers de résistance des terroristes. Nos forces font preuve de bravoure et de fermeté. »
Sept morts seulement officiellement, déclaration en décalage avec les témoignages de rescapés. Mais les communications sont quasiment impossibles. Et beaucoup sont sans nouvelles de leurs proches.
C’est le cas de ce témoin qui s’est enfuis à Pemba la capitale régionale : « Je cherche mon fils. Par pitié aidez-moi à retrouver mon fils. Je cherche de l’aide, un accès aux moyens de communications. Que l’on puisse publier ceci sur Facebook ou ailleurs. Qui sait où est mon fils ? »
Un message aux autorités
Un autre rescapé, portugais, arrivé à Maputo, parle d’un traumatisme, d’un cauchemar vécu à Palma. Il racontait ce dimanche qu’il n’avait pas non plus de nouvelles de ses proches. Il faut donc encore attendre pour connaître l’ampleur des violences.
Le groupe Al-Shabab avait mené une attaque contre Mocimboa Da Praia, ville encore plus grande, en août dernier. Mais depuis le début de cette année, le groupe se montrait moins actif. Il était en crise selon le chercheur mozambicain, Sergio Chichava. Et pour lui, l’objectif de cette attaque était d’envoyer un message très clair : « Nous sommes toujours là ». Un message destiné aux autorités mozambicaines, mais aussi aux investisseurs étrangers comme Total et aussi aux autres groupes jihadistes au-delà du Mozambique pour obtenir du soutien.