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Brillante étudiante de Science Po Paris, devenue journaliste, et issue d’une famille modeste du sud de la France, Nesrine Slaoui interroge dans « Illégitimes » publié aux éditions Fayard la légitimité de son succès.
Nesrine Slaoui se vit elle-même comme une anomalie. Pire : « un bug dans la matrice » écrit-elle dans ce récit lucide qui questionne la jeune femme qu’elle est pourtant devenue. Fille d’un couple d’immigrés marocains, elle a grandi en HLM dans une petite ville du sud de la France. Elle a passé tous les obstacles vers son rêve. Un 20/20 à l’oral du bac de français, Sciences Po Grenoble, et le Graal, l’école de journalisme de Sciences Po Paris. Si le fameux ascenseur social républicain a marché pour quelqu’un c’est bien pour elle.
Pourtant, elle ne pavoise pas. Au contraire, elle a la « réussite mélancolique » comme elle raconte. Son succès, elle le vit comme une déviance, comme un éternel va-et-vient entre deux mondes, entre deux classes sociales, entre deux cultures, entre deux langues, entre deux réalités. Un pied dans l’une, un pied dans l’autre, pas facile de garder son équilibre, et de rester pleinement soi-même quand sa vie se dessine en grand écart permanent. Nesrine Slaoui publie son premier roman dont le titre résonne comme une claque. « Illégitimes », est paru aux éditions Fayard.
Reportage : Les salles de spectacle sont fermées depuis le 29 octobre, mais des artistes et des directeurs de théâtre continuent de faire vivre le spectacle vivant auprès des enfants. Marjorie Bertin est allée à l’école primaire de Cagny, à quelques kilomètres d’Amiens dans le Nord de la France, assister à une représentation du célèbre roman de Cervantes, Don Quichotte par Anne-Laure Liégeois.