Les conseillers municipaux exclus par le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) , ont tenu une conférence de presse ce mardi 18 mai 2021, à Ouagadougou. Au cours de ladite conférence, ils ont tenu à partager avec l’opinion publique, leur mécontentement suite à « l’injustice » que leur ferait subir le MATD.
Le monde politique est à comparer à une jungle, où, tous les coups sont bons pour grimper l’échelon ou maintenir sa place. A partir de fin avril 2021, le ministre Clément Sawadogo avait recommandé aux gouverneurs de régions de remplacer certains conseillers municipaux et régionaux. Selon ses explications, cela est parti d’un constat qui a été opéré par son département lors des élections couplées présidentielles et législatives de novembre dernier.
En effet, Il semblerait que certains élus locaux auraient formellement démissionné de leurs partis d’origine et se seraient inscrits sur les listes d’autres partis. D’autres par contre, bien que n’ayant pas formellement démissionnés des partis dont ils portaient le mandat, se seraient inscrits sur les listes d’autres partis. Un autre groupe d’élus locaux se serait illustré publiquement dans la campagne électorale d’autres partis.
Le MATD qualifie ce changement de partis de «nomadisme politique ». Ainsi, en évoquant le code électoral et les travaux du conseil des ministres du 21 avril 2021, il a invité ses représentants à passer à la commutation des élus qui se retrouveraient dans l’un des cas mentionnés ci-dessus. Cette nouvelle est aussitôt mal accueillie par les élus municipaux qui se reconnaissent dans cette situation critique. Pour ces maires, cela relève d’un « règlement de compte politique ». A entendre Dissan Boureima Gnoumou, député-maire de la commune de Houndé, le nomadisme politique est une notion qui n’existe pas.
Car pour lui, quelqu’un qui a changé de parti politique, n’a pas changé de conviction. Il soutient que « A l’intérieur de ces partis il y’a une forme de dictature qui ne dit pas son nom. Il faut reconnaitre que parfois les guéguerres internes dont les partis politiques comme l’UPC, le MPP ou l’UNIR-PS peuvent être sources de règlements de compte. Se sont naturellement les 3 partis qui sont essentiellement incriminés». Et de renchérir « lorsqu’on est issu d’un parti politique qui est au pouvoir, et qu’on a des hommes forts dans l’administration de ces partis, naturellement il va de soi que l’on utilise sa force pour vouloir régler les comptes », a t-il dénoncé.
Pour le maire de Solenzo, Désiré Traoré, cette suspension engendre le disfonctionnement des communes et par la même occasion ébranle les efforts consentis pour le développement de plus de 15 communes dont ces élus concernés sont maires.Toute fois, ces conseillers municipaux ont tenu à rassurer l’opinion publique de respecter le verdict de la justice qui se serait saisie du dossier.
Djénéba Diallo/ afrikibaria.com