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Depuis le début de la semaine, les manifestations se multiplient à travers le pays pour contester le président sortant, Patrice Talon, qui est candidat à sa propre réélection face à deux autres candidats jugés sans envergure. À Savè, une commune du centre du pays, la journée de ce jeudi a été particulièrement tendue : des militaires sont intervenus pour dégager des barricades sur l’axe de Parakou, en tirant à balles réelles sur des manifestants faisant deux morts.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Le bilan des victimes s’est alourdi. Des sources locales signalent un deuxième décès à Savè. Il s’agit d’un des blessés, touché jeudi, qui a succombé. Cela porte le bilan, côté civils, à deux morts et quatre blessés dans la localité. Des sources bien informées font également état de blessés côté militaires.
La ville, située à 250 kilomètres au nord de Cotonou, ressemble aujourd’hui à une ville figée. Tout le monde est terré à la maison, pas de marchés, pas d’animations. Il y a des airs de couvre-feu. L’armée est toujours sur place et elle surveille l’axe pour empêcher de nouvelles barricades.
Ce vendredi, de nouveaux accrochages ont d’ailleurs opposé les forces de l’ordre à des manifestants sur cet axe routier de Parakou. Les manifestants anti-Talon ont obstrué les deux axes majeurs qui mènent au Nord. Il s’agit de la route des camions en direction des pays voisins. C’est aussi le chemin des véhicules de la Céna, la Commission électorale, qui vont cheminer le matériel électoral dans le nord du pays.
À Papané, porte d’entrée sur Tchaourou, la ville natale de l’ancien président Thomas Boni Yayi, à une soixantaine de kilomètres de Parakou, plusieurs témoins disent entendre des tirs d’armes ce vendredi. Des renforts chargés de libérer la route sont arrivés sur les lieux jeudi après-midi et n’auraient pas beaucoup avancé, selon nos informations. Difficile d’avoir un bilan pour l’instant et la situation est toujours tendue sur place.