Le 8 mars célèbre, chaque année, la Journée Internationale des Droits des Femmes. Une Journée de convergence de toutes les batailles des Femmes, à travers le monde. Journée de lutte pour la justice sociale, du combat pour l'émancipation des Femmes, consistant à fêter les victoires et les acquis en matière des Droits des Femmes. Aussi faire entendre leurs revendications afin d'améliorer la condition des Femmes. Pendant des millénaires, l'inégalité hommes-femmes a été la règle de presque toutes les sociétés. La condition des Femmes, la reconnaissance de leurs Droits, le respect de leur dignité ont beaucoup progressé, à travers le monde. Mais le combat pour l'égalité hommes-femmes n'est pas encore totalement gagné. Nulle part, même dans les vieilles démocraties, les Droits des Femmes ne sont définitivement acquis. En dépit des instruments des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination, à l'égard des Femmes, celles ci continuent de faire l'objet de fortes ségrégations. Dans la majorité des pays du monde, l'égalité homme-femme est actée, au travers des textes. Mais, dans les faits, la réalité est toute autre. En Afrique, la plupart des Etats ont ratifié la Convention sur l'élimination des inégalités touchant les Femmes et ont, en partie, modifié leur législation. Cependant, la difficile application des lois, après leur promulgation, demeure le handicap majeur. Des Femmes font, à tort, l'objet de préjugés. Elles affrontent des obstacles pour se construire une place au soleil, si ce n'est pas se morfondre dans des positions précaires que leur impose la société. Chaque jour, des milliers de Femmes et de jeunes filles sont victimes d'humiliations, de privatisations, de harcèlement, de viols, de violences, de traitements inhumains et dégradants, de féminicides perpétrés au nom des traditions, des uses et coutumes ou des lois injustes. Or, le développement complet d'un pays, le bien être du monde et la cause pour la paix exigent une participation maximale des Femmes à égalité avec les hommes, dans tous les domaines. Dans la plupart des pays à économie fragile, les Femmes produisent près de la moitié des aliments. La Femme employée ou en libre exercice réinvestit de 60 à 90 % de ses revenus dans l'éducation, l'alimentation et la santé. Les Femmes africaines sont les plus travaillantes du monde. En plus des secteurs de l'activité économique, elles ont dû, par la force des choses, s'intégrer à la politique pour améliorer leurs statuts et gagner des batailles pour la reconnaissance et l'effectivité de leurs Droits. Des batailles qui se font dans les centres de décision jusque dans les parlements où les Femmes sont de plus en plus représentées. Les sociétés évoluant, les Femmes passent les barrières qui limitaient leur ascension vers les plus hauts sommets. Elles voudraient, désormais, être des Femmes libres qui ont une tête et s'en servir. Une exigence légitime. D'autant que, de par leur combativité et leur force mobilisatrice, les Femmes pourraient être les mieux placées pour défendre les valeurs de solidarité et de citoyenneté. Egalement, davantage outillées, pour construire une société fondée sur d'autres règles que celles de l'exploitation et de la domination. D'où la nécessité d'un soutien ferme à la lutte des Femmes pour leurs Droits fondamentaux. Soutien qui passe, d'une part, par la condamnation de toutes discriminations à l'endroit des Femmes. De l'autre, par la mise en oeuvre systématique des moyens appropriés d'une politique tendant à éliminer les pesanteurs qui freinent leur pleine citoyenneté. Ce à quoi s'ajoute le renforcement de l'autonomisation des Femmes et, par extension, celle des filles, par des politiques publiques de l'éducation, de la formation professionnelle et de la culture. Comme l'a écrit Karl Marx, dans sa lettre à Kugelman, en
1868, “les grands bouleversements sociaux sont impossibles sans le ferment féminin. Et le progrès social se mesure à la position sociale de la Femmes.”
Pas loin de penser, de mon avis, que dès lors que les Femmes s’arrêtent, le monde décélère.
Ouabari Mariotti
Membre de l’UPADS
Paris 8 mars 2021