
Le Conseil National du Crédit (CNC) du Sénégal a tenu sa trente-unième réunion le jeudi 11 mars 2021, par visioconférence, sous la présidence de Monsieur Moussa TOURE, Directeur de la Monnaie et du Crédit (DMC), membre du Comité de Politique Monétaire (CPM), représentant le Ministre des Finances et du Budget, Président statutaire du Conseil.
Le Conseil a examiné la situation du financement des campagnes de commercialisation agricole 2020-2021 qui est ressortie globalement satisfaisante grâce à la hausse de la production de la plupart des spéculations à l’exception du riz dans la Vallée du fleuve Sénégal, en rapport avec une bonne installation de l’hivernage sur tout le territoire national.
Le Conseil s’est félicité de la hausse du montant de la subvention de l’Etat et de la poursuite des efforts de mécanisation, qui ont constitué des facteurs clés de succès de la campagne de production.
Concernant la campagne de commercialisation 2021 de contre saison du riz dans la Vallée du fleuve Sénégal et des produits horticoles (oignon et pomme de terre), le Conseil a pris note des bonnes perspectives sous réserve d’une exécution satisfaisante des accords de financement.
S’agissant de la préparation des prochaines campagnes de production agricole, le Conseil a pris note de la requête des producteurs pour une augmentation de la subvention à leur profit en vue notamment d’une meilleure disponibilité des intrants ainsi que de la nécessité d’assurer dans les meilleurs délais le règlement par l’État de la dette au titre des campagnes précédentes. Il s’est félicité des dispositions déjà prises par l’État qui a alloué une enveloppe de 60milliards de FCFA affectée aux subventions pour la campagne 2021-2022. Dans ce sillage, le Conseil s’est appesanti, dans le contexte économique et social actuel, sur l’urgence attachée à assurer les conditions d’un accompagnement financier approprié, par les banques et le secteur de la microfinance, au profit des producteurs et de l’ensemble des acteurs, en vue de renforcer l’attractivité du secteur primaire en général, de l’agriculture en particulier, en matière de création d’emplois pour les jeunes.
Au titre de l’offre de services par les émetteurs de monnaie électronique, le Conseil a pris connaissance de l’état des lieux et des perspectives de la tarification des dits services présentés par le Directeur Général de Orange Finance Mobile Sénégal (OFMS). Cette présentation a été suivie par celle de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) qui a portée en particulier sur les tarifs des codes USSD utilisés pour les services financiers mobiles.
A cet égard, le Conseil a relevé la nécessité de prendre en charge la problématique du modèle tarifaire approprié des services offerts par les émetteurs de monnaie électronique face aux exigences d’inclusion financière des populations défavorisées, principales utilisatrices des dits services.
En outre, le Conseil a souligné l’importance d’un cadre de concurrence saine entre les acteurs, sous la supervision des régulateurs, ainsi qu’une sensibilisation continue de la clientèle sur les produits offerts. Il a relevé les réflexions encours en vue de la mise en place d’un cadre de concertation entre les régulateurs de l’écosystème, à savoir la BCEAO pour les établissements émetteurs de monnaie électronique et les Autorités en charge de la régulation des télécommunications des différents Etats membres de l’Union. Ce cadre devrait permettre de garantir la stricte conformité des opérations financières et des équipements technologiques aux dispositions réglementaires en vigueur, notamment en matière de sécurité globale des systèmes d’information et de traçabilité des transactions de la clientèle.
Le Conseil a pris connaissance de la situation du système bancaire à fin décembre 2020, marquée par une bonne tenue des principaux indicateurs grâce notamment aux mesures exceptionnelles prises par les Autorités nationales et la BCEAO pour soutenir l’activité économique et limiter l’impact de la Covid-19. Ainsi, sur la base des statistiques provisoires arrêtées à fin décembre 2020, les emplois bancaires se sont inscrits en hausse de 843,0milliards (+12,5%) en variation annuelle pour s’établir à 7.609,3 milliards, sous l’effet d’une progression à la fois des crédits nets (+307,0 milliards;+6,4%) et des autres emplois bancaires (+536,0milliards;+27,1%) au profit principalement de l’Etat et de ses démembrements au titre du financement du programme de résilience de l’économie sénégalaise.
Le Conseil a relevé le dégonflement, à fin décembre 2020, de l’encours des crédits de la clientèle ayant bénéficié de reports d’échéances de paiement de la part des banques, traduisant globalement un retour progressif à la normale de la situation des agents économiques auprès du système bancaire.
Après s’être félicité de cette situation, le Conseil a mis en exergue les enjeux liés au renforcement de la stabilité du système bancaire sur l’année 2021 en vue d’accompagner la relance économique, dans le contexte de la persistance de la pandémie à COVID-19. Il a, à cet égard, pris note de la nécessité, d’une part, d’assurer une surveillance rapprochée de l’apurement de l’encours des crédits de la clientèle ayant bénéficié de reports d’échéances de paiement et, d’autre part, de trouver des solutions en vue de l’accélération du traitement des dossiers de contentieux bancaire en instance auprès des tribunaux.
Enfin, le Conseil a été informé de la décision prise par le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO, lors de sa réunion trimestrielle tenue le 03 mars 2021, de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3,0%.
La Direction Nationale de la BCEAO pour le Sénégal