Ousmane Sonko ancien inspecteur des impôts, radié de la fonction publique par Macky Sall en 2016 parce qu’il dénonçait les anomalies fiscales.
Bien avant sa radiation, en janvier 2014, dans un souhait de renouveau politique, Sonko et plusieurs jeunes fonctionnaires sénégalais mettent en place PASTEF (Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité).
Depuis sa création Pastef gagne de plus en plus de terrain dans l’arène politique sénégalaise, au point que son leader se positionne en principal opposant contre le régime Sall qui a eu à liquider injustement Karim Wade, Khalifa Sall et à faire transhumer Idrissa Seck.
Ousmane Sonko est caractérisé par sa jeunesse, sa détermination, sa clairvoyance, son intelligence et sa fougue. La majorité des jeunes sénégalais adhèrent fermement à la clarté de son discours fait de cocktail de nationalisme, de panafricanisme et de Sankarisme.
Lors des élections présidentielles de 2019, pour une première participation, il obtient un résultat satisfaisant de 15% des suffrages en se positionnant 3ème derrière Idrissa Seck.
Après 2019, la montée en puissance du leader de Pastef devient inéluctable. Du fait du ralliement d’Idrissa Seck dans le camp du pouvoir, Sonko se positionne alors comme leader incontestable de l’opposition.
Il est considéré par le camp du pouvoir comme l’élément à abattre politiquement, avant les prochaines échéances électorales.
Ainsi, après de nombreuses tentatives de liquidations, de fausses accusations et d’attaques sur la personnalité d’Ousmane Sonko, le 02 février 2021, une fille du nom de Adji Sarr travaillant dans un salon de massage du nom de “Sweet Beauty” accuse l’opposant de viol et de menaces de mort.
Très vite Ousmane Sonko nie les accusations et les qualifie de complots politiques ourdis par Macky Sall et son entourage. Il reconnaît cependant avoir fréquenté le salon de massage mais sous prescription médicale afin de soulager des douleurs lombaires.
Dans la foulée, il évoque son immunité parlementaire et refuse d’aller répondre à la convocation de la gendarmerie. Il appelle aussi ses militants et sympathisants à résister face à « cette forfaiture ».
Plusieurs cadres de Pastef, notamment le numéro 2 Biram Souleye Diop et des activistes comme Guy Marius Sagna et Assane Diouf sont arrêtés chez eux sans aucun motif valable.
Quelques jours après, les députés son convoqués pour entamer la procédure de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko afin de le livrer à la « justice ».
Entre temps, l’enquête fait l’objets de nombreux rebondissements et s’oriente de plus en plus vers la thèse du complot.
Ainsi, deux journalistes ayant réussi à avoir le procès verbal de l’enquête, découvrent que non seulement les déclarations de la supposée victime contiennent plusieurs mensonges et incohérences, également dans le rapport du médecin légiste fait état d’absence de rapport sexuel.
A cela vient s’ajouter nombreux témoignages des membres de la famille de la supposée victime qui la dépeignent comme une fille facile, menteuse, obnubilée par l’argent. Le dernier témoignage est de sa mère adoptive qui assure l’avoir entendue parler de rencontre avec Macky Sall.
Sur ces entrefaites, les pro-Sonko réussissent à identifier plusieurs membres du pouvoir impliqués dans « ce complot » comme le jeune Sidy Mbaye, militant de Macky Sall et neveu d’un responsable politique et une avocate épouse (secrète) du ministre de l’intérieur.
De plus la patronne du salon de beauté en question fait une sortie dans laquelle elle dénonce les mensonges et les comportements suspects d’Adji Sarr puisque c’est d’elle qu’il s’agit avant les accusations, et soutient avoir été contactée par des gens qui l’ont proposée plusieurs millions de francs CFA afin qu’elle témoigne contre Sonko.
Les enquêteurs de la gendarmerie semblent orienter l’enquête vers la thèse du complot, mais à la surprise générale, le procureur ordonne l’arrêt des investigations et fait transférer le dossier au juge d’instruction du 8ème cabinet.
Après la levée de l’immunité parlementaire de Sonko à l’issue d’une procédure jugée très, très vicieuse par plusieurs députés et analystes politiques, décide enfin de convoquer Ousmane Sonko le 03 mars à 9h.
Hésitant, en premier lieu, Sonko décide finalement d’aller répondre à la convocation pour préserver « la paix sociale ».Le jour-j, à 8h Sonko quitte son domicile avec un cortège composé de ses avocats, de son protocole et des journalistes pour aller répondre au juge quand il a été arrêté par la police. A l’accusation de viol et de menaces de mort vient s’ajouter le délit de trouble à l’ordre public et appel à l’insurrection. peut-on dire que les heures de Macky Sall sont entrain d’être comptée à la tête de l’Etat du Sénégal ? Bien malin celui qui pourra le deviné.
Oula Fabrice Coulibaly /Afrikibaria.com