
En 40 secondes, des géologues ont résumé un milliard d’années de tectonique des plaques. Quelles sont les implications de ce nouveau modèle ?
Il y a environ quatre milliards d’années, l’enveloppe rigide recouvrant la Terre — dite lithosphère — débute sa séparation en plusieurs plaques tectoniques. Des plaques au mouvement constant, bien qu’imperceptible pour les êtres vivants qui les arpentent. « Ces plaques se déplacent à la vitesse à laquelle les ongles poussent, mais quand un milliard d’années est condensé en 40 secondes, une danse fascinante se révèle », commente Sabin Zahirovic, géologue et coauteur d’une étude sur cette tectonique. Pour la première fois, ces chercheurs ont simulé la tectonique des plaques sur un milliard d’années !
Le « tout nouveau modèle » conçu par ces scientifiques, et résumé en une animation de 40 secondes, met en lumière les bouleversements vécus par notre Planète. « Les océans s’ouvrent et se ferment, les continents se dispersent et se recombinent périodiquement pour former d’immenses supercontinents », contemple Sabin Zahivoric. Surtout, la reconstruction reconnecte des périodes géologiques en montrant que ces mouvements se suivent et s’enchaînent avec fluidité. Cette première étape franchie, les chercheurs ont mis leurs fichiers à disposition de leurs confrères, afin que la communauté scientifique élabore des modélisations de plus en plus détaillées et cohérentes sur l’histoire de la Terre.
Une vie mouvementée
D’après nos données actuelles, ce dynamisme est unique parmi les planètes rocheuses connues. Il est l’un des facteurs ayant permis à la vie d’émerger. Puisque « les processus géologiques, comme la tectonique des plaques, fournissent un système de survie planétaire », souligne le géologue Dietmar Müller, également coauteur. Cette tectonique des plaques est responsable, par exemple, des cycles du carbone présent dans les profondeurs de la Terre. Mais aussi, en partie, des évolutions du niveau de la mer.
« Les continents ont été partout dans le temps », relève Michael Tetley, l’un des auteurs, remarquant qu’un « endroit comme l’Antarctique, que nous considérons aujourd’hui comme froid et glacé, inhospitalier, était autrefois une belle destination de vacances à l’équateur ». En d’autres termes, « ce modèle complet aidera à expliquer comment notre maison, la planète Terre, est devenue habitable pour des créatures complexes », avance Dietmar Müller.
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