
Comme le pensaient les volcanologues, au bout d’un cycle d’environ 800 ans, une éruption s’est produite dans la péninsule de Reykjanes. L’activité volcanique a débuté hier soir dans la région de la Fagradalsfjall, à environ 40 km de la capitale islandaise, Reykjavik.
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Les volcanologues la pensaient possible et, si tel était bien le cas, probablement imminente. Une éruption volcanique a effectivement débuté ce vendredi 19 mars 2021 en Islande, dans la péninsule de Reykjanes, et vers 21 h 45, heure de Paris. Comme les géophysiciens s’y attendaient également au moins depuis le 11 mars, elle s’est produite dans la vallée de Geldingadalur, au flanc de la montagne appelée Fagradalsfjall.
Les données géophysiques, comme des images satellitaires et des mesures GPS concernant les déformations et mouvements tectoniques dans cette région (qui se trouve en coïncidence avec le rift médio-océanique de l’Atlantique Nord séparant deux plaques tectoniques), suggéraient en effet qu’une intrusion magmatique, un dike, était active sous la Fagradalsfjall.
Kristinn Þeyr Magnússon, cinéaste de RÚV, a filmé ces images incroyables du volcan à Geldingadalur vendredi soir, le 19 mars 2021. © RÚV News, Icelandic National Broadcasting Service
Une petite éruption peu inquiétante
Le Veðurstofa Íslands, ou Office météorologique islandais (OMI), l’organisme national météorologique, hydrologique, glaciologique, sismologique et volcanologique islandais se veut rassurant. L’activité volcanique est considérée comme mineure à ce stade, avec de petites fontaines de lave et des coulées qui ne constituent qu’un danger très local car occupant une zone inférieure à 1 km2.
Il s’agit d’une éruption fissurale sur de 500 à 700 m de long, sans production notable de cendres et de téphra. L’émission de gaz soufrés est en cours d’évaluation. Mais à ce stade il semble qu’elle ne concernera que des personnes s’approchant du volcan. Bien que située à environ 10 km au sud-ouest, la ville côtière de Grindavík n’est pour le moment aucunement menacée et encore moins la capitale islandaise à environ 40 km. L’activité sismique dans la région de l’intrusion de magma a été plus faible ces derniers jours et il n’y a actuellement aucune sismicité intense dans la région explique l’OMI dans un communiqué.
Une webcam diffuse désormais en direct de Fagradalsfjall, face à Geldingadalur.
Pour en savoir plus
En Islande, la crainte d’une éruption volcanique imminente près de la capitale
Article de Laurent Sacco publié le 19/03/2021
Depuis plus d’un an, la péninsule de Reykjanes, située en Islande à seulement une quarantaine de kilomètres de la capitale, est secouée par de nombreux séismes. Les géologues craignent une possible éruption volcanique.
Comme aimaient à le dire les regrettés Maurice et Katia Krafft, l’Islande est un paradis pour les volcanologues. Mais, pour les populations de l’île et même pour les Européens, elle peut être à l’occasion un enfer comme l’a prouvé le volcan islandais Laki, entré en éruption le 8 juin 1783. Il avait alors émis une très grande quantité de gaz sulfureux de sorte que 80 % des moutons islandais ont péri dans l’année, ce qui a provoqué une famine tuant un cinquième de la population de l’île. Poussés par les vents, les gaz résultant du nuage volcanique ont également atteint l’Europe continentale dans les jours et les semaines qui suivirent, entraînant une surmortalité.
Nous n’en sommes pas là malgré les signes préoccupants d’une élévation importante de l’activité sismique à l’extrême sud-ouest de l’Islande, plus précisément dans la célèbre péninsule de Reykjanes.
Depuis le 24 février 2021, sismologues et volcanologues sont en alerte en Islande. © euronews (en français)
Une péninsule volcanique touristique
Reykjanesskagi, comme on l’appelle en islandais — ou la péninsule du cap des fumées en français — est largement un désert de cendres et un champ de laves encore fumantes, constituant une zone géothermique et volcanique très active. C’est là que se trouve le fameux Lagon bleu (en islandais Bláa Lónið), la station thermale très prisée des touristes à quarante minutes au sud-ouest de la capitale Reykjavik. Reykjanesskagi, c’est aussi la porte d’entrée de l’île pour ces touristes car on y trouve l’aéroport internationale de Keflavik.
Autant dire qu’une brusque intensification du nombre et de l’intensité des séismes ne peut laisser personne indifférent, surtout si l’on se rappelle des cendres éjectées par le volcan Eyjafjöll en avril 2010. L’éruption du Bardarbunga, en septembre 2014, très spectaculaire elle aussi, était toutefois nettement moins dangereuse.
Une présentation de la péninsule de Reykjanes. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Inspired by Iceland
Depuis le 24 février 2021, la tension des volcanologues est montée d’un cran et les sismologues surveillent l’activité sismique en cours. Elle n’est pas surprenante car la péninsule de Reykjanes est située juste sur les failles du rift médio-océanique séparant les plaques tectoniques de l’Atlantique Nord. De plus, l’Islande est un point chaud, de sorte qu’il ne s’agit pas d’un morceau de croûte continentale et que l’île croît avec les éruptions volcaniques d’envergures. À cet égard, Reykjanesskagi n’aurait que quelques dizaines de milliers d’années tout au plus et les bords du rift s’y écartent d’environ 2,5 cm par an sous l’effet des forces tectoniques responsables de l’expansion des fonds océaniques.
Des dikes avec du magma en mouvement
Depuis un mois, les géophysiciens enregistrent quelques centaines à quelques milliers de séismes par jour, certains ayant atteint une magnitude de 5,7. La zone la plus active est située aux alentours de Fagradalsfjall qui constitue le volcan central d’un système volcanique plus vaste incluant des fissures et d’autres bouches éruptives comme le Keilir. Les données géophysiques suggèrent que des dikes volcaniques, des intrusions de roches ignées, sont alimentés en magma à une profondeur d’environ 1 km et que celui-ci pourrait s’être rapproché de 100 à 200 mètres de la surface.
Impossible d’affirmer si une éruption va se produire ou pas. Ce que l’on sait, c’est que la péninsule de Reykjanes semble devenir volcaniquement active tous les 800 ans environ ; or c’est précisément le temps écoulé depuis le dernier évènement. Toutefois, les éruptions volcaniques dans la péninsule de Reykjanes sont très rarement explosives, car la zone n’est pas recouverte de glace et le plus souvent fissurale comme à Hawaï. On ne devrait donc pas se diriger, en tout état de cause, vers un scénario comparable à celui de 2010 même si la prudence s’impose.
Les séismes se font sentir jusque dans la capitale de l’Islande. © euronews (en français)
Le volcan le plus actif d’Islande s’est réveillé
Article de Futura avec l’AFP-Relaxnews publié le 23/06/2020
Depuis trois jours, les volcanologues enregistrent une importante activité sismique et volcanique dans le nord de l’Islande tandis qu’une éruption du volcan le plus actif se prépare dans le sud de l’île. Selon les autorités scientifiques islandaises, ces phénomènes présentent des risques limités.
La terre tremble dans le nord de l’Islande où plus de 3.000 secousses ont agité les sismographes ces trois derniers jours, ont annoncé lundi des scientifiques, tandis qu’une éruption est en vue pour un volcan dans le sud de l’île.
Le volcan Grímsvötn, le plus actif de l’île boréale, se prépare pour sa prochaine éruption, la première depuis 2011, ont fait savoir les autorités depuis la mi-juin. Des taux de dioxyde de soufre particulièrement élevés ont été enregistrés, indiquant la présence du magma à faible profondeur. Si l’éruption du volcan Eyjafjöll en 2010 avait provoqué la formation d’un immense nuage de fumée et semé le chaos dans le ciel européen pendant un mois, avec plus de 100.000 vols annulés et huit millions de passagers bloqués, les risques, cette fois, sont jugés plus faibles.
Mais le réveil du Grímsvötn en 2011 avait tout de même entraîné l’annulation de quelque 900 vols, les cendres ayant atteint le Royaume-Uni et les abords du continent européen. Volcan subglaciaire, son éruption déclenche aussi des inondations liées à la fonte des glaces qui le recouvrent.
Un essaim sismique et volcanique secoue l’île
Sur la côte nord, cette fois, trois séismes d’une magnitude supérieure à 5 sur l’échelle de magnitude du moment ont été enregistrés ces derniers jours. L’un d’eux a été ressenti jusqu’à Reykjavík, la capitale, située à 265 km.
Selon l’Institut météorologique d’Islande (l’OMI), l’épicentre de cet « essaim sismique », qui devrait se poursuivre au cours des prochains jours, se trouve à 20 kilomètres au large de Siglufjördur, petit village de quelque 1.200 âmes sur la côte nord islandaise. Et à quelques dizaines de kilomètres d’Akureyri, deuxième ville d’Islande avec près de 20.000 habitants. Aucun blessé ni dégât majeur n’est pour l’instant à déplorer — seuls des glissements de terrain et des chutes de pierres ont été observés près de l’épicentre.
La région est régulièrement secouée par des séismes : située sur la zone de fracture de Tjörnes, cette faille géologiquement active est composée d’une série de zones tectoniques et volcaniques en mouvement. Le dernier événement de ce type a été enregistré en 2012-2013. Le séisme le plus intense dans cette zone remonte à 1755 avec, selon des études conduites bien plus tard, des secousses de magnitude 7.
Ces évènements interviennent alors qu’une partie du pays était déjà sous surveillance : depuis janvier, une série de tremblements de terre secoue les alentours de Grindavik, non loin des eaux fumantes du touristique « Lagon bleu » dans la péninsule de Reykjanes au sud-ouest.
Seconde fissure vue générale Vue de la seconde fissure du Fimmvörðuháls, près de Eyjafjallajökul. © Boaworm License Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.
Première fissure La première fissure ouverte sur Fimmvörðuháls, vue de Austurgígar. © David Karnå This file is licensed under the Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.
Éruption du volcan Eyjafjöll au niveau du col de Fimmvörðuháls Éruption du volcan Eyjafjöll au niveau du col de Fimmvörðuháls au crépuscule. © Boaworm This file is licensed under the Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.
Seconde fissure Vue générale de la seconde fissure sur Fimmvörðuháls, près de Eyjafjallajökull, la lave coule du nord et tournant la neige en vapeur. © Boaworm License Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.
Eruption à Fimmvörðuháls non loin de l’Eyjafjallajökull 2 Encore une autre vue des éruptions au Fimmvörðuháls. Le Fimmvörðuháls,terme islandais signifiant en français « col des cinq cairns » est un col libre de glace situé dans le Sud de l’Islande, entre les calottes glaciaires d’Eyjafjallajökull à l’ouest et de Mýrdalsjökull à l’est. Il sépare la vallée du Hvanná et du Hrunar au nord de celle de la Skogá au sud. Crédit : orvaratli
Coulée de lave en provenance de l’éruption de Fimmvörðuháls non loin de l’E Vue d’une coulée de lave au Fimmvörðuháls. Le Fimmvörðuháls,terme islandais signifiant en français « col des cinq cairns » est un col libre de glace situé dans le Sud de l’Islande, entre les calottes glaciaires d’Eyjafjallajökull à l’ouest et de Mýrdalsjökull à l’est. Il sépare la vallée du Hvanná et du Hrunar au nord de celle de la Skogá au sud. Crédit : orvaratli
Eruption à Fimmvörðuháls non loin de l’Eyjafjallajökull Vue des éruptions au Fimmvörðuháls. Le Fimmvörðuháls,terme islandais signifiant en français « col des cinq cairns » est un col libre de glace situé dans le Sud de l’Islande, entre les calottes glaciaires d’Eyjafjallajökull à l’ouest et de Mýrdalsjökull à l’est. Il sépare la vallée du Hvanná et du Hrunar au nord de celle de la Skogá au sud. Crédit : orvaratli
Eruption de l’ Eyjafjallajökull : cendres et éclairs de nuit Spectaculaire image de nuit des éclairs dans le panache de cendres crachées par l’éruption de l’ Eyjafjallajökull. Les frottements entre les cendres les chargent électrostatiquement, créant des différences de potentiel importantes à l’origine de décharges sous forme d’éclairs. Ce phénomène est fréquent dans les panaches volcaniques. Crédit : orvaratli
Eruption de l’ Eyjafjallajökull : cendres et éclairs de nuit 2 Spectaculaire image de nuit des éclairs dans le panache de cendres crachées par l’éruption de l’ Eyjafjallajökull. Les frottements entre les cendres les chargent électrostatiquement, créant des différences de potentiel importantes à l’origine de décharges sous forme d’éclairs. Ce phénomène est fréquent dans les panaches volcaniques. Crédit : orvaratli
Eruption de l’ Eyjafjallajökull : cendres et éclairs De jours et non loin des côtes de l’Islande, le panache de cendres de l’éruption de l’ Eyjafjallajökull est bien visible, ainsi que les éclairs qui le zèbrent et le colorent par endroit en rouge. Crédit : orvaratli
Eruption de l’ Eyjafjallajökull aurore boréal La nuit tombe au dessus du glacier de l’ Eyjafjallajökull et son éruption volcanique crachant toujour un panache de cendres. La tapisserie d’une aurore boréal apparait alors. Crédit : orvaratli
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Eruption de l’ Eyjafjallajökull 2010-03-20 Vue des éruptions au Fimmvörðuháls. Le Fimmvörðuháls,terme islandais signifiant en français « col des cinq cairns » est un col libre de glace situé dans le Sud de l’Islande, entre les calottes glaciaires d’Eyjafjallajökull à l’ouest et de Mýrdalsjökull à l’est. Il sépare la vallée du Hvanná et du Hrunar au nord de celle de la Skogá au sud. Auteur : Ulrich Latzenhofer Crédit : Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 Generic
Eruption en islande-Fimmvorduhals-2010-03-26-01 6 ième jour de l’éruption du volcan Eyjafjoll à Fimmvorduhals. Le Fimmvörðuháls,terme islandais signifiant en français « col des cinq cairns » est un col libre de glace situé dans le Sud de l’Islande, entre les calottes glaciaires d’Eyjafjallajökull à l’ouest et de Mýrdalsjökull à l’est. Il sépare la vallée du Hvanná et du Hrunar au nord de celle de la Skogá au sud.C’est au Fimmvörðuháls que s’est déroulée du 20 mars au 12 avril la première phase éruptive de l’éruption de l’Eyjafjöll en 2010. Auteur : Olikristinn Crédit : Creative Commons Attribution 3.0 Unported
Eruption de l’ Eyjafjallajökull 2010-03-26 L’éruption volcanique près Eyjafjallajökull est situé au col du Fimmvörduháls entre le champ de glace Eyjafjallajökull à l’ouest (à gauche) et le champ de glace Mýrdalsjökull à l’est (à droite). Cette image satellite en couleurs naturelles acquise le 26 Mars 2010, par le spectroradiomètre imageur à résolution moyenne (MODIS) à bord du satellite Terra de la NASA. Des cendres et de scories noires couvrent la moitié nord du col de Fimmvörduháls. Les terres sans neige et de couleurs brune ou gris foncé, sont dépourvues de végétation au début du printemps. Auteur : Nasa-Jesse Allen-Robert Simmon Crédit : Domaine public
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